jeudi 2 avril 2009

Sociétés d’intérim et sociétés de portage

Mars 2009 - En 2007, l’intérim représente en France 2,1% de la population active occupée, soit 547 000 emplois équivalent temps plein (Sources INSEE) et cinq fois plus qu’en 1985. Quant au portage, marginal de 1985 à 1990, il connait une croissance de 15% par an depuis l’an 2000.

Cette augmentation du nombre d’ « emplois intermédiés » est la conséquence d’un besoin grandissant de flexibilité dans la gestion du personnel des entreprises. Course à la performance et à l’innovation, quête du profit et recherche de gains de productivité de la part des entreprises ont eu pour conséquence la destruction d’emplois, l’augmentation du nombre d’emplois précaires et la diminution du revenu salarial. Les entreprises favorisent désormais l’externalisation des services et de fonctions auprès de sous-traitants. Intérim et Portage apparaissent comme une alternative au salariat classique.

L’étude d’un enseignant chercheur de l’ESC Chambéry (Isabelle Galois) en collaboration avec deux universitaires de l’Université Pierre Mendès France à Grenoble (Michel Le Berre, Professeur des universités et Christiane Parez-Cloarec) a permis de mettre en évidence les caractéristiques de l’intérim et du portage, de montrer leur implication et leur responsabilité sur le marché de l’emploi flexible. Cette analyse s’appuie sur une étude qualitative réalisée auprès de 30 acteurs du portage salarial et 33 acteurs de l’intérim.

Le transfert de responsabilité de l’entreprise vers l’individu

L’intérim et de nouvelles sociétés d’intermédiation telles que le portage, prennent le relais des formes traditionnelles du travail salarié en entreprise et se substituent à leur gestion des ressources humaines. Elles ont permis le transfert du risque d’emploi de l’entreprise vers celui de l’individu. La gestion de carrière du salarié relève désormais de la responsabilité de ce dernier.

Deux modèles de salariat flexible

Dans l’intérim et le portage, le lien de subordination juridique est déconnecté du lien de subordination managériale. Le statut de salarié porté permet une autonomie de celui-ci dans son travail tout en conservant des avantages du statut de salarié. Dans le cas de l’intérim, l’agence d’intérim est l’employeur de l’intérimaire qu’elle met à disposition des entreprises mais la notion de travail durable est absente. L’intérimaire apprécie ou non cette flexibilité qui lui est offerte. Si le portage est un choix personnel, celui de l’intérim est à 80% non choisi. On notera également le niveau de qualification plus élevé des personnes en portage par rapport à celui des intérimaires.

Un soutien organisationnel pour une carrière professionnelle

Dans un schéma ou les carrières deviennent nomades, répondant à des opportunités et non plus à une évolution hiérarchique à l’intérieur d’une entreprise, les sociétés d’intérim et de portage constituent un cadre de soutien administratif, social et de formation. Elles accompagnent l’individu dans ses périodes de transitions ou de solution durable de l’emploi.

La responsabilité sociale sur le marché de l’emploi flexible des sociétés d’intérim et de portage

Les salariés portés ont pleinement conscience d’être les acteurs de leur carrière. Ils perçoivent les sociétés de portage comme un intermédiaire utile qui leur permet, à travers un certain nombre de services, de se centrer sur leur champ d’expertise. Quant aux agences d’intérim, elles apparaissent également comme une organisation support pour les individus en attente d’un emploi durable.

Pour plus d’informations vous pouvez consulter en pièce jointe l’étude “Agir de manière socialement responsable sur le marché de l’emploi flexible”. Celle-ci a fait l’objet d’une conférence internationale sur la responsabilité Sociale des Entreprises qui s'est déroulée à Agadir du 26 au 28 février 2009 (organisée conjointement par la CRSDD, le RIODD, le CEREGMIA et l’ISIAM.

Source : http://www.indicerh.net